Entre terre et mer : les îles Eolienes



Cette semaine voici un article un peu différent, je vous emmène aux îles Eoliennes , petit paradis pour les amoureux de la mer et de la nature.
Si vous me suivez sur instagram vous avez dejà vu au fil de l'été quelques photos de notre croisière.
C'était la deuxième fois que nous y allions. Il y a deux ans lors d'une croisière précédente nous avons eu un gros coup de cœur pour ces îles pas comme les autres, surprenantes, magnifiques, sauvages (ou pas), volcaniques, pittoresques.

Cet archipel volcanique est situé au nord de la Sicile. Si on n'a pas son propre bateau, on y accède facilement et rapidement en aliscafi (hydroptères) ou autres ferries à partir de la Sicile : Palerme, Messina, Milazzo.
Nous nous sommes régalés à croiser dans l'archipel en voilier mais nous envisageons d'y retourner dès que possible en "terriens" avec déplacements en aliscafi et location de maison(s) pour pouvoir mieux profiter du côté terrestre des îles.



Les Aliscafi , très rapides pour se déplacer d'une île à l'autre.


Il y a six îles dans l'archipel qui sont relativement proches et c'est facile de voguer de l'une à l'autre.
Toutes valent le détour, chacune a un charme particulier.
Alicudi : la plus petite, et la plus pittoresque.
Filicudi : la plus charmeuse.
Salina : la plus majestueuse, et la plus terrienne. 
Lipari : la plus citadine.
Vulcano : la plus sulfureuse et bouillonnante.
Panaréa: la plus chic.
Stromboli : la plus mythique.

Je vous laisse deviner laquelle je préfère...
Les îles de Lipari et Salina vues du sommet du volcan de Vulcano
Au mouillage à Filicudi : lever de soleil sur le mythique volcan Stromboli.
Dans le coin on aperçoit Salina et le bateau cache Panaréa. 


J'ai envie d'y inclure Ustica un peu plus à l'ouest qui ne fait pas partie des Éoliennes, mais on va faire comme si ...
Géologiquement elle fait partie de la même chaîne de volcans.
Il y a des liaisons par aliscafi avec les Éoliennes.
Ustica : la plus accueillante et haut lieu de la plongée sous-marine.


Côté terre:

Un relief abrupt , des vestiges de volcans ou volcans en activité (Vulcano, Stromboli).
Peu d'habitations (sauf à Lipari), des jardins magnifiques très colorés comme souvent en Italie avec des bougainvilliers , des hibiscus, des lauriers roses, du jasmin, des cactus monumentaux etc...
Peu de routes et de voitures, parfois pas du tout  (à Alicudi on circule à dos d'âne ou de mule).
Quelques cultures, une végétation sauvage peu boisée qui s'apparente parfois au maquis mais avec beaucoup de figuiers de barbarie et de câpriers.
Il y a de quoi faire de belles ballades, ou même des randos. Avec le relief abrupt il y a vite du dénivelé, c'est pas toujours des petites ballades pépères. Evidemment l'ascension des volcans c'est le top !
On y mange très bien, la cuisine sicilienne est excellente.


Des câpriers avec leurs jolies fleurs.
On en voit partout sur les îles Éoliennes , et on peut acheter à de petits vendeurs locaux des câpres au sel , un délice pour les salades , u des câpres en saumure pour les accompagnements de pattes.


Les maisons ne sont pas forcément très belles vues de loin avec leur terrasse couverte qui occupe toute la façade barrée par des piliers, mais quand on s'approche ...mmm... ça invite au farniente , une petite sieste à l'ombre de la terrasse bercé par le bruit du ressac et l'odeur du jasmin, ça vous dit ?


Côté mer :

La côte est sauvage. Toutes les îles ont une côte très spectaculaire avec de magnifiques falaises, arches, grottes et autres rochers remarquables.
Idéal pour les ballades en kayak de mer ou la nage avec palmes, on passe dans des grottes, sous des arches etc, sans être trop gênés par les bateaux à moteur. Il y a relativement peu de bateaux , même en plein été sauf dans quelques baies, disons qu'il y en a moins que dans la plus part des îles méditerranéennes, tout est relatif.
La mer est belle, on y trouve presque tous les tons de bleus. Et chose étonnante de petits cailloux flottent un peu partout en surface ! Et oui ce sont des pierres ponces d'origine volcanique.
Les fonds sont relativement pauvres et peu poissonneux mais on y fait tout de même de belles rencontres :  murènes, liches , poulpes. Et on y trouve de beaux coquillages.




J'ai fait  de belles découvertes sur les fonds marins.


Pour les marins : 
Le mouillage dans les îles Éoliennes est un peu compliqué.

La raison principale c'est que ce sont des îles volcaniques, donc sorties de l'eau de façon abrupte. Les fonds plongent très rapidement vers des profondeurs où on ne peut pas jeter l'ancre.

La raison secondaire est qu'ils mettent des règles "pour protéger le site" : mouillage à plus de 100 m de la côte ( 200 m si c'est une plage.) Sauf que dans cette zone là le mouillage est déjà très profond, parfois impossible. 
On a très souvent eu l'impression que la règle n'était là que pour nous compliquer la vie et nous inciter à prendre leur bouées ou accoster à leur quai (60€ la bouée à Alicudi :  Juste un bout douteux et deux vieux bidons !) On a tenu bon et évité leurs bouées et ports.
Seule Ustica offrait des bouées gratuites, pour protéger ses fonds. Ce n'est pas une Éolienne donc autres règles autre mentalité.

Du coup on n'a pas pu profiter pleinement de certaines îles car lorsque le mouillage était un peu limite, on ne pouvait pas prendre le risque d'aller à terre en laissant le bateau. On n'a pas pu débarquer ni à Alicudi ni à Stromboli. Très très frustrant !!!! 
Et à Filicudi (qu'on adore) les escales ont été un peu gâchées par des prises de tête :

- La première fois nous avons mouillé au milieu des autres bateaux , italiens pour la plus part, à la limite de la zone autorisée (100 m de la côte). Et comme par hasard quand les bateaux italiens sont partis les carabinieri (qui étaient postés là depuis le début) ont rappliqué pour nous verbaliser considérant que nous étions en face d'une plage donc règle des 200 m . Les salles bêtes ! Une plage cet amas de cailloux ???  Nous n'avons jamais payé le PV de retour en France : même pas besoin de contester les 100 ou 200 m car le PV n'est applicable que si la limite est clairement indiquée or ce n'était pas le cas. Mais ça nous a gâché le plaisir pour y retourner cette année. On appréhendait de les voir rappliquer c'est pas agréable. D'autant plus que :

- Cette année les carabinieri avaient déserté les lieux mais c'étaient les locaux qui tentaient de nous faire déguerpir prétextant une zone archéologique interdite... oui mais elle n'était pas à cet endroit là !  Ils nous ont saoulé, nous et l'autre voilier nous disant d'aller mouiller à un autre endroit (totalement impossible là) ou d'aller au quai (ah tiens, comme par hasard !) et menaçant d'envoyer les carabinieri.

D'où notre envie d'y retourner en terriens cette fois. En été , ou encore mieux en mai-juin quand c'est très fleuri, et que ce n'est pas encore caniculaire.


ALICUDI


C'est la plus petite, la moins habitée et la plus pittoresque : pas de route, pas de voitures (ou plutôt 100 m de route près du port et une une ou deux voitures qui doivent servir pour débarquer les marchandises vers les restaus du port.

Partout ailleurs c'est de petits sentiers à parcourir à pieds. Les locaux se ravitaillent selon où ils logent en barque ou à dos d'âne ou de mule.

Si vous voulez être complètement dépaysé, c'est là qu'il faut aller ! Il y a de superbes maisons en location au bord de l'eau, tranquillité assurée.

Ils sont tellement peinards qu'ils sont parfois un peu bizarres, les habitants d'une maison au ras de l'eau ont demandé au voilier de nos amis de mouiller plus loin pour ne pas "leur gâcher la vue "(n'importe quoi , quoi).

Nous n'avons pas pu visiter l’île, nous nous sommes contentés de la voir de la mer, car comme je l'ai dit plus haut  nous n'avons pas pu laisser le bateau seul. Il faudra qu'on revienne en terriens, je me ferais bien une petite ballade en âne.
Le petit village "portuaire" :
un petit quai pour les aliscafi, quelques bouées pour amarrer les bateaux, quelques maisons et restaurants et une petite plage de galets.

Des maisons peinardes au bord de l'eau. 

FILICUDI


Cette île est magnifique, avec une très belle baie d'un côté, des roches monumentales de l'autre. Je trouve ses terres pleines de douceur, et il y a de belles randos à faire dans le maquis qui a un petit côté "maquis corse" (qui n'est évidemment pas pour me déplaire) et une zone archéologique à visiter.

Il y a plusieurs villages pittoresques au bord de mer ou en hauteur. 
On y trouve de nombreuses maison en location que ce soit près du petit port, dans les autres villages ou perdues dans la colline, on en a repérées quelques unes , et de bons restaurants aussi. Il faudra qu'on y revienne loger quelques jours. En terriens on ne se prendra pas la tête avec les histoires de mouillage, il ne restera que le meilleur de l'île.

La jolie baie , le port et le village touristique.
Au dessus de la baie on aperçoit les autres hameaux dans les hauteurs. 

A l'opposé du port et de la baie, une côte sauvage, des roches impressionnantes.

La cerise sur le gâteau, c’était en 2016 :
Stromboli au petit matin vu de Filicudi.
Je me baignais à l'aube dans une mer d'huile, tout le monde dormait à bord des bateaux quand j'ai vu le soleil se lever derrière Stromboli. Un peu plus et j'en oubliais de sortir de l'eau pour faire la photo.
Instant magique !

SALINA
C'est la plus haute (presque 1000 m), majestueuse avec ses deux sommets coniques, deux volcans inactifs.
C'est aussi la plus variée : hautes collines sauvages, cultures (vignes, ...), marais salants, petits bourgs avec des commerces sympathiques. A Santa Marina, le port on trouve des boutiques artisanales et de quoi faire le ravitaillement ainsi que quelques restaurants. A Lingua on se promenera, en mangeant des glaces ou des pizzas. 
C'est sur cette île qu'a été tourné le film Il postino (Le Facteur) avec Philippe Noiret. A voir ou à revoir avant de se rendre aux Eoliennes.

Salina avec ses deux volcans éteints. 
Les falaises sont impressionnantes, il y a de très belle balades à faire en kayak.

Lingua
Santa Maria.





LIPARI


C'est la plus grande , la plus peuplée. La seule à posséder une véritable Ville avec un vrai port. 
On y trouve des boutiques, monuments musées... 
L'île est aussi la seule à avoir une belle plage de sable. 
Le port de Lipari

La ville, vivante, pittoresque et sympathique

Le musée archéologique.





Et encore une belle côte rocheuse.



VULCANO

Cette île est spectaculaire avec son volcan au cratère imposant qui laisse échapper en permanence des fumées jaunes sulfureuses . On monte jusqu'au sommet en une heure ou deux de marche, de la là vue est époustouflante sur les autres Éoliennes. 

Tout près du quai de débarquement il y a une grande mare de boue sulfureuse qui empuantit le quartier. Si on est courageux on peut s'y baigner moyennant quelques euros . C'est une expérience étonnante, se baigner dans une boue bouillonnante et puante au milieu d'un tas de touristes tout pastissés de blanc ! Le fond de la mare est bouillant par endroit, on se brûle les pieds si on n'a pas de chaussures, l'odeur très désagréable, il faudra jeter le maillot et la serviette car il sentiront le soufre à vie... mais on ressort de là avec une peau de bébé. Et il parait que ça soigne les rhumatismes. 
Après le bain de boue , on va se rincer dans la mer qui bouillonne elle aussi. On cherche les zones de bulles chaudes qui remontent  pour un spa chatouillant. 






Le bain de boue sulfureuse.

Le volcan et ses fumerolles sulfureuses.
Du sommet on a une belle vue sur l'archipel.


PANAREA

C'est l'île la plus chic des Éoliennes. Elle a un petit côté "Côte d'Azur".
Les commerces visent une clientèle de luxe. De petits véhicules électriques transportent à toute allure les clients vers les restaurants du bout de l'île.
Il y a de magnifiques criques. 







STROMBOLI

Elle semble dessinée par un enfant , c'est le volcan typiquement conique avec un panache de fumée au dessus. Le panache est permanent, il y a des explosions avec de la fumée ou  des jets d'étincelles tous les quarts d'heures environ.
Nous n'avons pas pu grimper au volcan , car comme je l'ai dit plus haut c'est trop compliqué de laisser le bateau dans ces conditions de mouillage. C'est très frustrant.
Il faudra qu'on revienne pour profiter de la rituelle promenade du soir  : on monte à la tombée de la nuit au volcan par petits groupes encadrés d'un guide jusqu'à un point de vue sur le cratère et ses jets d'étincelles rouges qui offrent paraît-il un spectacle somptueux (je veux bien le croire car de loin c'est déjà impressionnant). Et ensuite on redescend dans la nuit avec des lampes qui de loin font des serpents lumineux, comme une descente au flambeau. 


Passer tout près du Stromboli est une expérience inoubliable. 



Ce qui m'épate toujours c'est les habitations au pied du volcan. Pas bileux les gens ! 



USTICA

Je le redis, Ustica ne fait pas partie des Éoliennes mais je la rajoute ici car elle a tout de même beaucoup de points commun avec l'archipel. 
J'ai adoré cette île. J'ai su que j'allais m'y plaire dès qu'on est rentré dans le petite port en pleine nuit, le village qui surplombe le port était encore animé à cette heure tardive, mais pas l'animation des lieux touristiques, non, l'animation conviviale de la vraie vie, avec en prime l'exubérance sympathique de l'Italie.
Même de nuit le village avait l'air magnifique !

Crevés par deux jours de traversée, on s'est rapidement mis au lit mais avec l'impatience de découvrir les lieux le matin. On n'a pas été déçus !

Le village gai et pittoresque avec ses rues en pente et ses escaliers, des jardins fleuris, et des cactus, et d'étonnantes fresques murales qui ornent tous les commerces et même quelques autres maisons. Dans les ruelles, de petits vendeurs sur le pas de leur porte vendent la production de leur jardin, c'est le moment idéal pour acheter des câpres ou de surprenantes courgettes très longues (certaines font plus d'un mètre cinquante) qui ont un agréable goût sucré. 
Au delà du village il y a quelques sentiers dont un qui va jusqu'au phare avec une vue magnifique.
Le petit port était très animé toute la journée avec la rotation des  bateaux de plongée. Ambiance à la bonne franquette. Nous sommes restés volontiers deux jours dans ce port.

Quand on a quitté le port nous avons constaté avec surprise que contrairement aux Éoliennes, il y a des bouées pour amarrer le bateau. Pas très nombreuses mais à part les bateaux de plongée il n'y a pas énormément de bateaux. Les fonds sont très beaux, ce n'est pas pour rien que l'île est un Haut lieu de la plongée sous-marine. Nous n'avons pas pu en profiter à cause des méduses puis le vent qui a tourné nous a chassé vers la Sicile, pas de chance ! Et donc ? hein ? Bin, il faudra qu'on y revienne !!! 




Promenade au phare.
Le sympathique et accueillant port d'Ustica

Le club de plongée. 


Et vous , vous connaissez des petits coins de paradis comme les Eoliennes ou Ustica ? Quels sont vos coups de cœurs voyageurs ? 


Commentaires

  1. Très bel article avec de superbes photos qui nous font rêver sur ces "éoliennes" !!
    Cela ressemble un peu au Cap Vert et ses îles.
    J espère que nous pourrons y organiser un séjour en randonnée... !
    Bises

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    Réponses
    1. Merci !
      Oui j'ai hâte qu'on puisse y aller en terriens pour randonner. Il va falloir un peu de patience, mais ça sera super .
      Bises.

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